Aller au contenu principal

Personnes âgées: déprescrire les benzodiazépines?

p2 |

p2
12 February 2021, modified on 12 December 2024

 

Quelles sont les perceptions des personnes âgées face à une éventuelle déprescription de médicaments contre l’insomnie ou l’anxiété (les benzodiazépines et z-drugs) ? C’est l’objet de la recherche de Catherine Pétein, doctorante au Louvain Drug and Research Institute, à la recherche de personnes, dans cette cible, qui accepteraient de répondre à un questionnaire.

Catherine Pétein est doctorante au sein du groupe de recherche en pharmacie clinique de l’UCLouvain (Louvain Drug Research Institute). Sa recherche vise à établir un questionnaire qui, une fois validé, pourra être utilisé par les professionnels de la santé lorsqu’ils réévaluent le traitement par benzodiazépine ou z-drug qu’une personne âgée prend parfois depuis longtemps.

Cherche volontaires pour répondre à un questionnaire

Avant cela, elle voudrait interroger plusieurs centaines de personnes de plus de 65 ans afin de récolter des données qui lui permettront, in fine, de valider l’outil destiné en priorité aux généralistes. Crise sanitaire oblige, il est plus difficile de pouvoir rencontrer des personnes âgées résidant en maison de repos ou non pour répondre à ce questionnaire. Elle cherche donc des personnes âgées de 65 ans et plus qui accepteraient de remplir un questionnaire portant sur les attitudes vis-à-vis de la déprescription* des benzodiazépines et z-drugs, prescrits pour traiter l’insomnie et l’anxiété.

Prescrits et jamais déprescrits 

« Il est fréquent que ces médicaments soient prescrits et jamais déprescrits », expliquent Catherine Pétein et Séverine Henrard, professeure au Louvain Drug and Research Institute et promotrice de la recherche. « Or on sait qu’au-delà de quatre semaines, le bénéfice attendu en termes de santé pour la personne âgée est restreint tandis que leur usage n’est pas sans risque pour la santé. » En 2018, le Service Public Fédéral Santé Publique avait d’ailleurs mené une vaste campagne auprès de l’ensemble de la population et des professionnels de la santé. Objectif : encourager les alternatives à ces médicaments trop fréquemment prescrits en Belgique, comme dans d’autres pays européens.

Les critères

Concrètement, les scientifiques sont à la recherche de volontaires qui répondent aux critères suivants : être âgé de 65 ans ou plus ; prendre des benzodiazépines ou des z-drugs depuis au moins quatre semaines ; résider à domicile ou en maison de repos (et de soins). 
Les critères d’exclusion sont les suivants : souffrir d’un problème psychiatrique (dépression majeure, psychose, autre), avoir une consommation problématique d’alcool (présente ou passée), être dans l’incapacité de répondre en raison d’un trouble cognitif ou fonctionnel, ne pas comprendre le français. 

Le lien vers le questionnaire : https://uclouvainph.qualtrics.com/jfe/form/SV_e5JKvujfEq8NGtf

*Déprescription : c’est le fait d’arrêter ou de diminuer la dose d’un médicament qui, avec le temps, n’est peut-être plus adéquat pour la personne traitée, avec l’aide d’un professionnel de la santé.