Covid-19 : le placenta protège le fœtus
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Très vite, la pandémie de covid-19 a soulevé la question de la possible transmission verticale du virus de la maman au fœtus. Une équipe de chercheurs de l’UCLouvain et du Service d’obstétrique des Cliniques universitaires Saint-Luc a mis en évidence le rôle protecteur joué par le placenta face au virus. Les résultats ont été publiés dans la revue American Journal of Pathology.
Dès la première vague de covid-19 en mars 2020, de nombreuses interrogations entouraient les femmes enceintes et la potentielle transmission de la maman au fœtus du virus durant la grossesse. Cette transmission reste en outre particulièrement difficile à identifier.
Une barrière protectrice
L’Institut de recherche expérimentale et clinique de l’UCLouvain et les Cliniques universitaires Saint-Luc ont mis en place un projet de recherche dans le cadre duquel 31 patientes positives au covid-19 durant la fin du troisième trimestre de leur grossesse ont été recrutées au sein du Service d’obstétrique. Dans un premier temps, l’analyse de différents prélèvements n’a pas démontré de circulation significative du virus dans l’organisme maternel ainsi que dans le placenta.
L’équipe de recherche a ensuite tenté d’introduire en laboratoire le virus dans des cellules placentaires en les bombardant in vitro d’importantes quantité de SRAS-CoV-2. Encore une fois, le virus ne parvenait pas à circuler, ce qui sous-entend que le placenta constitue une barrière protectrice pour le fœtus face à ce virus.
Pour expliquer les mécanismes de la fonction protectrice du placenta, les chercheurs ont investigué du côté des protéines ACE2 et TMPRSS2, les deux principaux récepteurs connus du virus, et de leur éventuelle présence dans le placenta. La quantité d’ACE2 s’avérait élevée tandis que TMPRSS2 n’était pas du tout exprimé. Via des techniques de biologies moléculaires complexes, l’équipe a réussi à exprimer la protéine TMPRSS2 dans la membrane de cellules placentaires. Mais, malgré cela, le SRAS-CoV-2 ne parvenait toujours pas à pénétrer et à se répliquer au sein du placenta.
Rassurer les femmes enceintes
Outre une meilleure compréhension des mécanismes du placenta, les résultats de cette recherche permettent de rassurer les femmes enceintes. Elles demeurent toutefois une population à risque pour de telles infections respiratoires.
Cette recherche a été menée par l’Institut de recherche expérimentale et clinique de l’UCLouvain (IREC), le Service d’obstétrique des Cliniques universitaires Saint-Luc, avec l’appui du FNRS et de la Fondation Louvain. Les résultats viennent d’être publiés dans la revue American Journal of Pathology.