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Louvain-la-Neuve
La seule commune de Wallonie qui a accepté d'accueillir l'université de Louvain, après son départ de son ancien siège de Leuven, est Ottignies. Elle a proposé un terrain de 900 hectares, dont 200 hectares de forêt, en périphérie de la ville. Le plateau de Lauzelle était un site agricole avec huit fermes et traversé par la route nationale Bruxelles-Namur.
Sous l’impulsion de son Administrateur général Michel Woitrin, l’université a acheté le terrain et, en novembre 1968, a confié la création du projet à un groupe d’architectes appelé « Urbanisme Architecture (UA) ». Son objectif était de créer un campus universitaire qui combine des fonctions universitaires, culturelles, commerciales et d’habitat, tout en offrant de nombreux espaces publics pour les piétons, le tout dans un cadre urbain animé, similaire à Louvain.
Le principal défi était le manque de financement pour les infrastructures. Le groupe UA a donc choisi de développer le site autour de la route existante, en construisant progressivement un axe urbain, dense et économe en espace et en énergie. Cet axe devait permettre le développement simultané des activités universitaires et urbaines, dans une direction unique.
L’idée était de créer une ville piétonne, plus économe en espace et en ressources, en accord avec les principes du développement durable. Le projet a été mis en œuvre à travers plusieurs places piétonnes, allant de la place du Levant à la place des Sciences, la Grand-Rue, la Grand-Place et le centre sportif, sur plus d’un kilomètre.
Le projet intégrait également la gestion des ressources en eau, en récupérant les eaux de pluie pour les stocker dans un lac artificiel, réduisant ainsi les besoins en égouts tout en évitant les inondations. Ce lac sert aussi à des fins paysagères et récréatives.
Un événement important a été l’accord du ministre flamand des Communications Alfred Bertrand pour construire une gare souterraine. Cela a permis de préserver l’espace en surface pour les piétons, les commerces et les activités culturelles.
Aujourd'hui, le projet est à un tournant. Le site est devenu attrayant et des choix d’aménagement doivent être faits. Le parc scientifique se développe dans une zone de 230 hectares, tandis que les zones industrielles sont réparties entre Wavre, Mont-Saint-Guibert et d’autres communes voisines. Cela marque sans aucun doute le début d’une zone métropolitaine qui pourrait accueillir environ 100 000 habitants, tout en restant fidèle aux idées de départ de Louvain-la-Neuve.