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Diabète de type 2 : vers de nouveaux traitements ?

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6 February 2020, modified on 12 December 2024

Véritable problème de santé publique, le diabète de type 2 progresse à un rythme « épidémique ». Récemment, la chirurgie bariatrique (ou chirurgie de l’obésité) a démontré son efficacité pour cette pathologie : elle induit des taux de rémission élevés et prévient l’apparition de complications. Les mécanismes impliqués demeurent toutefois mal connus. Une étude menée aux Cliniques Saint-Luc cherche à mieux les comprendre et notamment à préciser le rôle du muscle.

Favorisé par l’excès de poids, le diabète de type 2 progresse à un rythme « épidémique » depuis plusieurs décennies. Il résulte à la fois d’une résistance à l’insuline des organes-cibles (muscle, foie, tissu adipeux) et de l'épuisement de la sécrétion d'insuline par le pancréas. Ces mécanismes conduisent à une élévation chronique de la glycémie (taux de sucre dans le sang). Non contrôlée, celle-ci entraine des complications pouvant mener à la dialyse, la cécité, l’infarctus du myocarde et l’amputation du pied.

Asymptomatique, le diabète de type 2 est souvent diagnostiqué tardivement. En fonction du stade et des complications au moment du diagnostic, les traitements conventionnels consistent en des mesures hygiéno-diététiques visant la perte de poids et la rémission du diabète (stade précoce), des médicaments par voie orale ou en injection (stade intermédiaire), ou des injections d’insuline (stade avancé) visant à contrôler la glycémie. En cas d'obésité pré-morbide ou morbide, la chirurgie bariatrique constitue également une possibilité.

Chirurgie bariatrique et rémission du diabète de type 2

Les taux de rémission du diabète de type 2 après chirurgie bariatrique sont élevés, atteignant 55% en Belgique. Ce type de chirurgie induit en effet une amélioration spectaculaire de l’insulino-résistance et de la sécrétion d’insuline.
Une étude visant à mieux comprendre les mécanismes à l’œuvre, et en particulier le rôle du muscle, est actuellement menée au sein de la Clinique de l’obésité des Cliniques universitaires Saint-Luc. Elle associe les services d’endocrinologie et nutrition et de chirurgie œso-gastro-duodénale des Cliniques et le pôle de recherche en endocrinologie, diabétologie et nutrition de l’UCLouvain (IREC).

Myokines et nouvelles perspectives thérapeutiques

Le muscle est un organe essentiel au maintien de la glycémie : on sait aujourd’hui qu’il sécrète des protéines (myokines) qui modulent, pour certaines d’entre elles, la sensibilité à l’insuline du muscle et la sécrétion d’insuline. L’hypothèse de l’étude en cours est la suivante : la chirurgie bariatrique modifie profondément la sécrétion des myokines par le muscle, ce qui contribue à l’amélioration de la résistance à l’insuline du muscle et de la sécrétion d’insuline, mécanismes menant à la rémission du diabète.

Cette étude pourrait contribuer à l’identification de nouvelles myokines dont certaines pourraient, à terme, mener au développement de nouveaux médicaments pour traiter le diabète sucré de type 2.